Fort heureusement, pas partout... Au fil du temps,
les explorateurs européens ont redécouvert plusieurs
espèces du genre Sabal, en Amérique cette fois, où elles
n'avaient pas rencontré d'obstacle dans leur combat
contre la glace.
Aujourd'hui, ces espèces et bien d'autres poussent de
nouveau à Londres, dans les parcs et les jardins, comme
elles le faisaient il y a des milliers d'années...
L'histoire du Sabal résume assez bien l'histoire des
palmiers en Europe. Exception faite, donc, de notre
cher Chamaerops, tous les autres palmiers que vous pourrez
cultiver en Europe viennent d'ailleurs.
Dans son excellent ouvrage "L'aventure des forêts
en Occident, de la préhistoire à nos jours"
(Ed.JC Lattès, Sept. 2000) le scientifique Jacques
Brosse nous explique un peu plus précisément
ce phénomène :
"A l'ère Tertiaire, avec l'explosion des
Monocotylédones, en particulier des Graminées,
se forment de vastes et grasses prairies que broutent
les Mammifères, et l'Europe se couvre de forêts
d'une opulence et d'une luxuriance sans commune mesure
avec celles des époques antérieures. Jusqu'au
Miocène (26 millions d'années), prospéraient
un peu partout en Europe Séquoias, Cyprès
chauves, Tulipiers, Magnolias, Camphriers, Canneliers,
Mimosas, Eucalyptus et même l'Arbre à pain
(Artocarpus), qui en disparaîtront au Quaternaire.
Mais déjà se manifeste un refroidissement
général; au Miocène, la température
moyenne devait être de l'ordre de 18 à
20°C, ce qui correspond à un climat subtropical;
au Pliocène, elle baisse de 4 à 5°C,
tandis que s'accroît la sécheresse. On
assiste déjà à l'élimination
progressive des éléments tropicaux les
plus caractéristiques (Palmiers, Camphriers,
Canneliers, Lauriers) et à la prédominance
des arbres à feuilles caduques, en particulier
les Chênes."
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